ISLAMIC FINANCE

Sujet de ma thèse (suite)

Risque opérationnel : ce risque n'est pas un concept bien défini et surgit des accidents ou erreurs humaines et techniques. Comme ces risques peuvent provenir de l'incompétence du personnel, de la défaillance des processus ou de la technologie, la gestion de ce type de risques est un peu plus complexe.

Etant des institutions de création récente, les banques islamiques encourent un risque opérationnel provenant essentiellement du manque de personnel qualifié capable de mener efficacement des opérations financières islamiques. Les logiciels informatiques disponibles sur le marché étant destinés aux banques conventionnelles, leur utilisation par les banques islamiques constitue une autre source de risque.

 

 

Projet pour Fermat

Après six mois de stage passé  à Fermat, une durée pendant laquelle j'ai travaillé sur les réglementations bahreïnie et malaysienne qui sont une sorte  d'adaptation de la réglementation Bâle II  aux banques islamiques, j'ai trouvé intéressant de continuer la recherche dans ce sens et aborder d'autres sujets divers concernant les institutions financières islamiques.

Dans la suite, je présente les sujets que j'envisage approfondir courant les trois années de la thèse. Le but sera d'adapter les modèles déjà existant aux institutions financières islamiques :

 

i-                   Capital  réglementaire

Les politiques et règles de sécurité introduites par les autorités monétaires vise à protéger l'intégrité des marchés et à réduire les risques systémique. La régulation de l'activité bancaire exige des banques de mettre de côté une somme minimale de leur propre capital et de mettre à la disposition du public des informations très précises. Pour atteindre cet objectif, la mise en place de norme standard et de règle de conduite est plus que nécessaire.

Les instruments de régulation et de contrôle des institutions financières sont classés en trois piliers : assurer le maintien d'un niveau minimum de capital à risque ; mettre en place un système efficace de contrôle de risques ; et la publication périodique d'information correcte concernant les systèmes et les processus de gestion des risques.

Bien que l'Accord Bale II doit est destiné aux pays du G-10, il est devenu une norme de référence pour la détermination de l'adéquation du capital des banques à l'échelle mondiale. Cet Accord propose trois approches : l'approche standard, l'approche de la fondation IRB, et l'approche IRB avancée.

Il ne peut  y avoir d'opposition à l'idée que les systèmes de gestion des risques dans les banques islamiques doivent remplir les conditions exigées par les normes internationales. Cependant, on a vu que les risques encourus par les banques islamiques sont quelques peu différents de ceux encourus par les banques conventionnelles. Une étude préalable des risques est alors nécessaire pour un contrôle judicieux des institutions financières islamiques (voir paragraphe Nature des risques encourus par les banques islamiques)

Des études effectuées ont pu montrer la difficulté de l'application de la méthodologie des risques pondérés aux banques islamiques. Un certain nombre de caractéristiques propres à ces banques nécessitent une adaptation des normes internationales pour être applicables à celles-ci. On peut citer quelques-unes à cet égard tels les dépôts d'investissement participatifs, les risques propres aux produits islamiques, la disponibilité de certains instruments de gestion des risques et la présence de supports institutionnels.

 

ii-                 Gestion actif passif

Un des aspects de la gestion actif passif des banques islamiques et conventionnelles est la réduction du risque de liquidité et de taux. En raison des obligations imposées par la loi islamique, les banques islamiques ne peuvent faire appel à certaines techniques de gestion actif-passif pratiquées par les banques conventionnelles (grâce aux multiples instruments dérivés de couverture des risques de taux et aux mécanismes de titrisation de créances).

Voilà quelques défis auxquelles les banques islamiques font face :

              - La planification des cash-flows futurs de la banque. En effet, pour un produit comme la Musharakah, basé sur le partage des profits et pertes, le calcul de ses cash-flows et la mesure des intervalles entre ces différents flux d'argent sont loin d'être évidents.

            - La gestion du risque de taux dépend de la capacité de réévaluation de l'actif et du passif des banques. Concernant les banques islamiques, les dépôts d'investissement sont parfaitement réévaluables, en revanche, la plupart des emplois de la banque ne le sont pas à cause des restrictions liées à la vente des dettes.

 

iii-               Capital économique

Contrairement au capital réglementaire qui est une exigence du superviseur, le capital économique est la quantité de fonds propre qu'un établissement de crédit pense exiger pour couvrir son risque. Il représente la politique suivie par une banque pour couvrir son risque. Il n'y a donc aucun jeu prédéterminé de règles pour effectuer ce calcul.

Fermat fournit des modèles différents pour le calculer du capital économique pour la composante de risque de crédit :

-          Creditrisk plus, l'approche est un modèle développé Credit Suisse- First Boston basé sur une approche statistique ;

-           Creditmetrics l'approche est un modèle mis en œuvre par JP Morgan basé sur des simulations du Monte-Carlo ;

-          Moody's KMV.

Le but est d'analyser ces trois approches et de les adapter aux institutions financières islamiques.

Conclusion

La gestion des risques en banques islamiques constitue un vaste domaine de recherche. En effet, en plus de leurs  risques  spécifiques, ces banques évoluent dans un cadre concurrentiel avec les institutions financières conventionnelles : le niveau de rémunération des déposants ne doit pas être plus bas que ce que le marché offre. La rareté des instruments de couverture du risque constitue un autre obstacle pour les institutions islamiques.

Des études de recherche concernant le sujet ont  déjà été effectuées et continuent à se développer dans plusieurs pays, musulman ou non, du monde. C'est ce qui montre que la Finance Islamique suscite l'intérêt de plusieurs parties pour ce qu'elle apporte, ou pourrait apporter encore dans le futur, comme sérénité, stabilité et morale aux systèmes financier et économique mondiaux.

 

 

Bibliographie

 

Islamic Development Bank - Islamic Research and Training Institute. Risk Management, an analysis in issues in Islamic financial industry.

 

Rodney Wilson. Economics, Ethics and Religion: Jewish, Christian and Muslim Economic Thought.

 

 

L'AGEFI HEBDO (du 23 au 29 Octobre 2008). Finance Islamique : à l'épreuve de la crise internationale.

 

 

Munawar Iqbal, Ausaf Ahmad, Tariqullah Khan. Challenges Facing Islamic Banking.

 

 

Mabid Ali AL-Jarhi, Munawar Iqbal. Banques islamiques: réponses à des questions fréquement posées.

 

La commission des Finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la Nation. Rapport d'information sur la Finance Islamique.

                                                                                                                                                             AZ



14/11/2008
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